Le 22 avril, 13 acteurs du secteur du grand âge, dont l'Uniopss, ont pris la parole lors d'une conférence de presse commune. Objectif : alerter solennellement les pouvoirs publics et l'opinion sur la situation budgétaire critique des établissements et service autonomie à domicile.
Plus de 75 % des établissements et services à domicile vont en effet clôturer l’exercice 2023 avec un résultat déficitaire.
Dans ce contexte, le risque est fort de voir se dégrader l’accompagnement des personnes âgées et de mettre en cause la survie même d’un grand nombre de structures. Il est donc urgent d’allouer rapidement des ressources supplémentaires. Les organisations invitent également l’ensemble des conseils d’administration des établissements et services à adopter des motions d’alerte lors de leurs prochaines délibérations.
Intervenant lors de la conférence de presse, Jérôme Voiturier, directeur général de l'Uniopss, a souligné les difficultés de recrutement des associations (pour 90 % d’entre elles), l’épuisement et la perte de sens pour les professionnels, auxquels s’ajoutent des problèmes trésorerie (pour près de 40 %), avec des conséquences directes sur la qualité de l’accompagnement et l’accueil des personnes en situation de vulnérabilité, qui à domicile ou en établissement, n’ont plus accès aux dispositifs auxquels elles ont droit.
Les 300 témoignages de responsables de structures recueillis par l'Uniopss et rendus publics le 12 décembre dernier, montrent bien l'impact pour les personnes accompagnées ou accueillies de ces tensions budgétaires et financières : suspension d'activité, limitation du nombre de douches, attente dans les repas, augmentation du risque d’événements indésirables, horaires décalés de coucher et lever en raison du manque de personnel dû à l’impossibilité financière de recruter, risques d’isolement et fortes questions sur la santé mentale des résidents...
Ce sont des situations que les professionnels déplorent et qui ne répondent pas à l’idée qu’ils se font de leur métier.