L’Uniopss soutient la 3e édition française de la Journée contre la précarité énergétique du 23 novembre 2023. L’Uniopss est bien sûr préoccupée par les dimensions sociales de ce fléau qui touche 12 millions de personnes, avec des factures d’énergie pour le logement qui ont augmenté de 310 euros entre 2019 et 2022. Mais elle souligne aussi qu’il s’agit d’un problème de santé publique et de finances publiques.
10 350 décès seraient dus à l’inefficacité énergétique des logements[1], sachant que les personnes en précarité énergétique sont exposées au moins 2 fois plus que les autres aux bronchites chroniques, crises d’asthme et dépression[2].
Enjeu de santé publique, la précarité énergétique a également un impact sur les finances publiques : l’éradication des passoires thermiques ferait, en effet, économiser, en 10 ans, 700 millions d’euros chaque année sur le système de soins[3].
Alors qu’une recommandation européenne sur la précarité énergétique a été publiée le 20 octobre 2023[4], rappelant les plans que la France doit avoir produit d’ici à juin 2024[5] et juin 2025[6] pour bénéficier du Fonds européen Social pour le Climat, et alors que le Projet de loi de finances est en cours de débat en France, les propositions de l’Uniopss pour lutter massivement contre la précarité énergétique sont les suivantes :
1. Répondre à l’urgence tout de suite :
- Tripler le montant du chèque énergie pour le porter à 450 € en moyenne, et 800 € pour les ménages très modestes.
2. Rénover plus le parc privé :
- Revoir le dispositif Loc’avantages pour soutenir mieux les bailleurs modestes du parc privé.
3. Rénover plus le parc public :
- Prévoir les crédits suffisants pour rénover énergétiquement les 1 million de logements locatifs sociaux encore classés E, F, et G, et les 3 millions de logements locatifs sociaux encore classés D, malgré l’engagement fort des bailleurs sociaux.
4. Rénover mieux :
- Favoriser les rénovations globales et performantes en fléchant les crédits vers les travaux permettant de gagner 2 classes énergétiques[7]
- Prendre en charge au moins 75 % du montant des travaux de rénovation et prendre en compte la totalité du montant des travaux concernés[8]
5. Permettre à tous de rénover leur logement :
- Mieux cibler les crédits : réserver une partie des crédits rénovations globales et performantes à 76 000 ménages modestes et très modestes qui vivent en passoires thermiques[9]
- Mettre en place un fonds national d’avance.
- Accompagner gratuitement les plus modestes
6. Encore mieux utiliser les crédits européens en complément des crédits français :
- Flécher pour partie les crédits du plan de relance européen destinés à la France et du Fonds Social pour le Climat sur la réduction du reste à charge pour les propriétaires bailleurs et occupants modestes réalisant des rénovations globales et performantes.
C’est maintenant, dans le cadre du PLF 2024, qu’il faut agir, en s’appuyant sur les propositions portées par l'Uniopss auprès des parlementaires et par ses partenaires et Uriopss partout en France à l’occasion des événements organisés le 23 novembre.
Contacts presse :
• Valérie Mercadal – Directrice de la Communication Uniopss, Tél. 01 53 36 35 06 – vmercadal@uniopss.asso.fr
• Jeanne Dietrich – Conseillère Technique Hébergement Logement, Uniopss / EAPN France, Tél. 01 53 36 35 11 – jdietrich@uniopss.asso.fr
_______________________________
1 Source : France Stratégie
2 Source : Etu de CREAI-ORS-GEFOSAT Hérault 2012, PACT Douaisis 2013
3 Source : Scénario Rénovons 2020 ; Santé et précarité énergétique, ONPE, 2019
4 Source : https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=OJ:L_202302407
5 Plan National Energie et Climat
6 Plan Social pour le Climat
7 Pilier performance de Ma Prime Rénov
8 actuellement plafonnés entre 22 000 et 17 000 Euros, selon les ressources des ménages, alors que le montant moyen d’une rénovation globale performante est de 70 000 Euros.
9 doubler ainsi le nombre de ménages actuellement accompagnés dans le cadre de Ma Prime Rénov Sérénité