Lors de sa conférence de presse de rentrée sociale, le 23 septembre à Paris, l’Uniopss a rappelé la fragilité de certains secteurs, directement touchés par la crise, en insistant sur la question de l’attractivité des métiers. Prenant acte de l’abandon de certaines réformes structurantes, l’Union présentera un Projet de société lors de son Congrès à Rennes les 13 et 14 janvier.
L’Uniopss a tenu le 23 septembre à Paris sa traditionnelle conférence de presse de rentrée sociale. Une occasion de faire le point sur les 20 mois de crise sanitaire inédite qui ont profondément marqué notre pays. Si l’Union reconnaît que la politique du « quoi qu’il en coûte », en rupture avec la gestion comptable de notre pays, a permis de soutenir l’économie et sans doute d’amortir les impacts sociaux de la crise, les conséquences de cet épisode sans précédent sont nombreuses, en particulier chez les personnes les plus fragiles : « Cette crise a généré un certain nombre d’injustices qui sont loin d’être corrigées. Je pense en particulier à l’investissement des professionnels dans plusieurs secteurs, comme celui de la protection de l’enfance, qui n’a pas été reconnu, à la situation des jeunes, avec un projet de revenu d’engagement une nouvelle fois repoussé, ou encore à une politique ambitieuse en matière de logement, qui débute bien trop tard pour produire ses effets », rappelle Patrick Doutreligne, président de l’Uniopss.
Mais l’urgence qui domine en cette période de rentrée sociale, est celle de l’attractivité des métiers. « Les professionnels sur le terrain sont épuisés. Ils évoluent en sous-effectifs à cause d’un absentéisme inquiétant, de nombreux départs et des difficultés de recrutement. Soumis à des objectifs intenables, ils perdent peu à peu le sens de leur travail. Un très grand nombre d’associations craint de ne pas pouvoir assurer la continuité de l’accompagnement et certaines structures risquent même de devoir fermer. Il y a urgence ! », affirme Isabelle Léomant, conseillère technique « Accompagnement-Acteurs-Parcours » de l’Uniopss.
Une situation suffisamment grave pour que l’Uniopss appelle le 6 octobre à une journée de mobilisation sur le sujet, impliquant son réseau et la plupart des acteurs des secteurs qu’elle représente. « La question de la rémunération est évidemment centrale, mais les conditions de travail, la formation et la gouvernance, font partie des leviers à repenser », affirme Isabelle Léomant. « C’est un véritable cri d’alerte que nous voulons lancer », précise Patrick Doutreligne.
Si les politiques correctrices des situations les plus aigües ne sont pas au rendez-vous, celles plus structurantes, visant à nous projeter dans un avenir commun de moyen ou de long terme, manquent également à l’appel. « Que ce soit la loi Grand âge, récemment abandonnée alors que tous les rapports récents nous invitent à l’action, la loi sur la protection des enfants, qui était une occasion unique d’agir pour une jeunesse ayant tant souffert durant la crise, ou encore la Stratégie pauvreté, dont la déclinaison est de plus en plus floue, les rendez-vous manqués ne cessent de se multiplier en cette fin de quinquennat », indique Jérôme Voiturier, directeur général de l’Uniopss.
Une lacune que l’Union entend bien corriger, en proposant très rapidement plusieurs pistes à l’approche de l’élection présidentielle. Il faut bien sûr évoquer le Pacte du pouvoir de vivre (dans lequel l’Union est impliquée), qui entend réconcilier l’écologie et le social et dont les contours devraient être dévoilés dans le courant du mois d’octobre, mais surtout le Projet de société que l’Uniopss prépare activement aux côtés de ses adhérents et qui sera présenté en clôture du prochain Congrès de l’Union les 13 et 14 janvier à Rennes. « A quelques mois d’un rendez-vous électoral majeur pour notre avenir, il appartient à la société civile de se prendre la main », conclut le président de l’Uniopss.