L’Uniopss a adressé, le 8 mars 2024, un courrier à Fadila Khattabi, ministre déléguée chargée des personnes âgées et des personnes handicapées, pour souligner son soutien aux objectifs fondamentaux de la réforme du domicile, visant à mieux accompagner les personnes à leur domicile, tout en alertant sur nombre de points tenant à sa mise en œuvre concrète. En réponse aux doutes et inquiétudes remontés, notamment, via ses relais territoriaux, le réseau de l’Uniopss propose des réponses concrètes et appelle à lancer, une fois le cadre global stabilisé, une nouvelle phase de concertation nationale.
Le secteur du domicile est traversé par un profond mouvement de réforme, tant sur les financements que sur son organisation même, avec la création des services autonomie à domicile (SAD), consécutive au rapprochement des services préexistants (SAAD, SSIAD et SPASAD).
Si l’Uniopss soutient le mouvement global de réforme initié lors de la loi de financement de la Sécurité sociale 2022, parce qu’il s’inscrit dans l’objectif de mieux accompagner les personnes à leur domicile, il est important d’alerter sur un certain nombre de points tenant à sa mise en œuvre concrète, et sur laquelle persistent des doutes et d’inquiétudes. Car cette réforme s’inscrit dans un contexte particulièrement sensible : une forte pénurie de professionnels, qui devient jour après jour plus prégnante, une hausse des coûts liés à l’inflation ainsi qu’une absence de revalorisation des financements à hauteur des besoins exprimés par les services.
À ces difficultés, connues du secteur depuis trop longtemps, s’ajoutent diverses inconnues propres à la réforme, notamment sur les arbitrages territoriaux qui devront être faits par les autorités publiques pour garantir une bonne répartition de l’offre, ou encore sur d’éventuels financements spécifiques et supplémentaires pouvant accompagner ces transformations.
Pour assurer une mise en œuvre efficiente de la réforme, tout en prenant en compte ces difficultés remontées par les acteurs auxquels elle s’applique, l’Uniopss propose, dans ce courrier à la ministre, des pistes concrètes qui permettraient de faire se rejoindre les objectifs et ses modalités d’application.
L’Uniopss appelle également à lancer, une fois le cadre global stabilisé, une nouvelle phase de concertation nationale concernant donc les modalités concrètes de mise en œuvre. Celle-ci doit s’accompagner au plus vite de concertations dans chacun des territoires ainsi que d’un accompagnement à la hauteur de la part des autorités en charge du déploiement de la réforme, à savoir les agences régionales de santé (ARS) et les conseils départementaux.