À la suite d’une série de reportages de l’émission Zone interdite, diffusé le 16 octobre 2022, et mettant en scène de graves dysfonctionnement dans le secteur de la protection de l’enfance, l’Uniopss et la CNAPE ont rappelé le manque de moyens chronique pour les professionnels du secteur depuis de trop longues années…
Diffusé le 16 octobre dans l’émission Zone Interdite, le reportage « Familles d’accueil, hôtels sociaux : le nouveau scandale des enfants placés » dénonce de graves dysfonctionnements concernant la protection et la sécurité d’enfants et de jeunes confiés à l’aide sociale à l’enfance.
Dans un communiqué de presse publié le 17 octobre, l’Uniopss et la CNAPE condamnent avec la plus grande force ces pratiques maltraitantes et plus largement toute forme de violence faite aux enfants. Elles regrettent tout de même le parti pris de ce reportage, visant uniquement à dénigrer l’image et les métiers de la protection de l’enfance. « À quand un reportage sur la protection concrète, assurée toute l’année, pour des centaines de milliers d’enfants et de jeunes victimes de violences intrafamiliales, de mineurs isolés ou en voie d’exclusion ? », rappellent-elles.
Selon l’Uniopss et la CNAPE, les défaillances pointées dans l’émission du 16 octobre n’ont rien de « nouveau », de même que l’absence de mesures à la hauteur des besoins et des droits des enfants. « Depuis plusieurs années, nos organisations multiplient les alertes. Elles n’ont fait l’objet que de réponses incomplètes, ou s’inscrivant dans une temporalité trop longue pour permettre de répondre urgemment à des dysfonctionnements pourtant bien connus », soulignent les auteures du communiqué.
Les deux organisations rappellent que la protection de l’enfance fait face à une pénurie de professionnels et les recrutements de personnes sans qualification s’avèrent nécessaires pour mettre en œuvre les mesures de protection. Aujourd’hui, des établissements et services ne sont plus en capacité d’accueillir des enfants et sont contraints de fermer. Cette crise est le fruit d’une déconsidération de longue date des professionnels, qui subissent également de plein fouet les carences d’autres secteurs et en particulier de la pédopsychiatrie. « Nous demandons des mesures d’ampleur pour les revaloriser. Sans action immédiate la situation ne fera que s’aggraver… »