Par un sursaut des Français attachés aux valeurs de la République, les élections législatives ont permis d’éviter le pire qu’aurait représenté l’accession au pouvoir de l’extrême-droite. Ainsi, la liberté, l’égalité et la fraternité, ainsi que la laïcité sont portées par une large majorité de députés, d’orientations politiques différentes, mais attachés à l’essentiel.
Conformément à nos valeurs de toujours, rappelées dans notre projet associatif « Résolument humains ! », l’Uniopss s’est engagée, à sa place, c’est-à-dire sans être partisan, tout en refusant d’être neutre. Nous ne pouvions en particulier pas accepter de voir l’action sociale, médico-sociale ou sanitaire soumise à la préférence nationale, à la remise en cause du droit du sol ou à la mise aux bans de nos concitoyens binationaux. La compromission avec des idées racistes, antisémites ou homophobes ne sera jamais une option.
Maintenant que les citoyens ont majoritairement répondu présents, une nouvelle phase s’ouvre qui va demander à l’Assemblée nationale de jouer tout son rôle. Suivant la lettre de nos institutions qu’une pratique avait éloignée depuis plusieurs mandats présidentiels, il s’agit de faire vivre la République avec un président qui préside, un gouvernement qui gouverne et un parlement... qui parlemente. Le tout en écoutant vraiment les forces vives de la nation.
En ce sens, trouver des compromis conformes à nos valeurs n’est jamais honteux. Rassembler le pays autour d’enjeux communs et apaiser le débat public constituent une nécessité. Car aujourd’hui, tout reste à faire.
Répondre présents, ce sera dégager des réponses concrètes face au désespoir et aux angoisses de celles et de ceux, dans tous les territoires, qui n’arrivent plus à voir d’avenir pour eux-mêmes et leurs enfants. La France qui souffre ne demande pas de commisération : elle exige du respect et de la considération. C’est d’autant plus vrai pour celles et ceux qui ont des activités essentielles comme le sont les métiers de l’humain.
Répondre présents, ce sera en particulier engager des politiques structurelles face aux vulnérabilités de l’existence. Grand âge, handicap, protection de l’enfance, lutte contre la pauvreté et l’exclusion, accès aux soins, à la santé et au logement, nécessité du lien social et des réponses socio-judiciaires, nous avons des propositions que les responsables publics, dans une Assemblée nationale morcelée, seraient bien inspirés de prendre sérieusement en compte, et ce dès les projets de lois de Finances pour 2025. Ce sera une condition pour eux afin d’avoir une assise dans la société plus large que l’équilibre arithmétique très instable issu du scrutin.
En tout état de cause, avec nos partenaires de la société civile organisée, nous répondrons présents pour être d’une grande exigence envers celles et ceux qui dirigeront demain le pays, pour co-construire avec eux l’action publique, et pour continuer de faire des solidarités, non pas un supplément d’âme, mais le ciment de la société.
Daniel Goldberg, président de l’Uniopss
